Soliloque gothique

J’ai retrouvé cette photo de l’année dernière à la même époque, plutôt marrante!

Au cimetière, ce matin, alors que je nettoyais la tombe de mes grands-parents, après y avoir déposé une magnifique corbeille de chrysanthèmes de Tokyo.

Je remarquai qu’il était encore là, cette fois, bienveillant…tutélaire.

Et je repensai, au dessin au fusain, réalisé la veille.
Un Christ androgyne, exprimant plutôt l’extase que la souffrance.

En représentant le divin, on peut aussi, paradoxalement, être iconoclaste, n’est-ce pas?
Je m’explique…
Si je propose une image comme celle qui suit:

Je pourrais m’attendre à un commentaire du type:
 » Votre curiosité pour la provocation gratuite est quelques fois un rien tapageuse, voire de mauvais goût, même si je peux comprendre votre idée artistique qui vise ici à secouer les tabous. « 

Recherchant quelques précisions sur l’iconoclasme, réaction qui faillit expurger de l’art religieux toute représentation,

ce qui, convenons en, eut été parfois dommage. ( Pas de chapelle sixtine! )
J’en arrivai à un autre mot qui m’était inconnu jusque là: Aniconisme.
L’interdiction religieuse de la représentation de dieu.
C’est le cas, notament, pour l’Islam.
L’aversion pour ce mot fut immédiate, je décidai de le trouver laid.
Restrictif…liberticide.

Il y a des mots que je n’aime pas, pour diverses raisons.
Tiens, un que j’exècre…émotionnant…quand il en existe un autre tellement plus beau…émouvant.
Après le ou les lèvres vibrent sur le v…C’est comme dans louve, doux et sensuel en bouche.
Un soupçon d’animalité au coeur de l’émotion.
Par contre j’aime le mot émoi, si expressif, une onomatopée.

Et je pense à certains gestes de l’amour.
Prendre son visage dans mes mains.
En éprouver la finesse de l’ovale.
Au creux de mes deux paumes.
Cueillir avec ma bouche son petit souffle inquiet.
Ainsi la rassurer.

Emouvant, disais-je?
Posé là comme une icône, dans un univers intemporel.
Si inaccessible, déjà, et pourtant là…Papa.

Je pars pour la Ville-Lumière après demain.
Youpi!

C’est la pleine lune, je n’ai pas peur du loup garou!
Et contre les vampires, j’ai ce qu’il faut.