Rouge cinabre

Arpenter les rues de la ville antique de Pompéi est un vieux rêve.

Lorsque j’étais encore étudiant j’ai eu l’occasion de me rendre à Naples. Mais je ne disposais que de 24 heures avant de repartir pour Rome. Je me précipitai donc dès mon arrivée jusqu’à la Porte Marine, l’entrée du fameux site, pour constater, dépité, que les grilles en étaient closes.

Cependant de retour dans le centre de Naples partout dans les rues étroites une foule importante bruissait d’une étonnante nouvelle qui balaya bien vite ma mauvaise humeur .

Le nouveau pape Jean Paul II allait donner une bénédiction sur la Piazza del Plebiscito.

Bien qu’agnostique je décidai, par curiosité, de faire comme la quasi totalité des napolitains et d’attendre Sa Sainteté.

Et là je ne fus pas déçu.

Au début de son pontificat ce dynamique pape soignait ses entrées comme une véritable  » Rock Star « .

Il arriva, très en retard, en hélicoptère, et entonna à la fin de sa célébration un » O Sole Mio  » d’anthologie repris en choeur par une foule fervente au comble du bonheur, du grand spectacle!

Presqu’un demi siècle s’est écoulé. Mais qu’est-ce qu’un demi siècle pour Pompéi à jamais figée?

Pour l’éternité à l’ombre du Vésuve, les incroyables ruines de la ville s’offrent enfin à moi.

Quelle émotion!

Je connais bien sûr l’ histoire tragique de la jolie cité et le destin funeste de ses habitants.

Ce qui me fascine ici ce ne sont pas les oeuvres d’art ( Pour la plupart aujourd’hui dans des musées).

Mais plutôt les traces de vie, gravées sur les murs, ces graffitis, ces affiches et les restes de couleurs ayant conservé une certaine fraîcheur et que les romains utilisaient partout.

Ah! ce rouge cinabre…

Je vous invite à une courte promenade dans ce mélancolique labyrinthe.

Le Centaure oeuvre moderne du sculpteur polonais Igor Mitoraj