Pèlerinage d’esthète


Ce vingt janvier 2023, sur l’immense place où je piétine en attendant mon tour, le froid est intense, mais j’ai le coeur battant car j’ai un rendez-vous de la première importance.

En fait c’est notre troisième entrevue. La première fois c’était il y a longtemps, presque un demi siècle, j’avais alors tout juste dix huit ans et sa transcendante beauté m’avait totalement subjugué.

A cette époque elle se laissait approcher au plus près, presque à la toucher et l’on pouvait aisément en faire le tour pour la caresser des yeux.

C’était avant qu’un dément ne l’attaque à coups de marteau.

La deuxième fois que nous nous sommes vus, c’était il y a encore quelques années. J’étais accompagné de ma fille qui elle avait alors dix huit ans. Je me souviens de son regard ébloui.

Aujourd’hui c’est derrière une vitre blindée qu’elle se laisse admirer.
J’ai rendez-vous avec la plus belle statue du monde.




La Piéta de Michel-Ange exposée en la basilique Saint Pierre de Rome au Vatican.
La beauté à l’état pur !
Quelle époque désastreuse qui fait tout verrouiller, blinder, enfermer…. les fous sont partout hélas… mais l’art a besoin de contact pour vivre.
Je me souviens d’une sépulture de jeune enfant à Gênes : une sculpture dont la tête était polie par des années de caresses de ses visiteurs, et par-delà l’usure il y avait ce « partage ». Je sais que j’idéalise et que ce n’est pas réaliste, mais les vitres blindées évoquent plus la guerre que la paix 😦
J’aimeJ’aime