Corrida
Depuis le temps que je patiente dans cette chambre noire.
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante au bout du couloir.
Quelqu’un a touché le verrou, et j’ai plongé vers le grand jour.
J’ai vu les fanfares, les barrières et les gens autour.
Dans les premiers moments j’ai cru qu’il fallait seulement se défendre.
Mais cette place est sans issue et je commence à comprendre.
Ils ont refermé derrière moi.
Ils ont eu peur que je recule.
Je vais bien finir par l’avoir, cette danseuse ridicule…
Andalousie, je me souviens des prairies bordées de cactus.
Je ne vais pas trembler devant ce pantin, ce minus!
Je vais l’attraper lui et son chapeau, les faire tourner comme un soleil.
Ce soir la femme du torrero dormira sur ses deux oreilles.
J’en ai poursuivi des fantômes.
Presque touché leurs ballerines.
Ils ont frappé fort dans mon cou pour que je m’incline.
Ils sortent d’où ces acrobates avec leurs costumes de papier?
J’ai jamais appris à me battre contre des poupées.
Sentir le sable sous ma tête, c’est fou comme ça fait du bien.
Andalousie, je me souviens.
Je les entends rire comme je râle.
Je les vois danser comme je succombe.
Je ne pensais pas qu’on puisse autant s’amuser autour d’une tombe.
Est-ce que ce monde est sérieux?
Texte Francis Cabrel
Photos à Ronda…Andalousie.
Magnifique article qui ferait presque oublier la barbarie de cette tradition…………. tes photos sont belles. Bisous à bientôt (absente 10j)
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Merci pour le compliment, bon séjour « granparental », à bientôt Hélène, bisous.
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Merci aussi, j’avais bien reconnu Ronda… Vue vide également, car je désapprouve ce rituel qui n’est qu’un massacre, un jeu dont les dés sont pipés.
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